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[FR] Seule en Asie - Un voyage initiatique

December 8, 2016

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Article par Anne F de la communauté TravelMap. Suivez son blog : forestinasia.travelmap.net


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Je n’avais pas voyagé depuis 2 ans. En août 2015, je décide de partir sac sur le dos à la découverte du Laos avec une amie. Ce n’est pas mon premier voyage et je connais bien cette partie de l’Asie.


Premier électrochoc. Je retrouve les sensations, la joie, d’aller à la rencontre des autres, de m’émerveiller chaque jour, de découvrir les richesses du monde.


De retour au travail, le temps précipite à nouveau sa course et m’emporte avec lui.


Le 13 Novembre frappe Paris quelques mois plus tard, c’est le deuxième électrochoc.


Se réveiller


Ma décision est prise. Bientôt je démissionnerai et je partirai, seule pour la première fois, pour parcourir l’Asie du nord. Il est temps pour moi de prendre un nouveau départ, de donner du sens à ma vie.


Le 5 juillet 2016 je m’envole pour Oulan-Bator, capitale de la Mongolie. Mon périple doit me permettre de rejoindre le Népal en passant par la Chine en quelques mois.



Arrivée sur place je panique, ne sachant pas ce que je fais ici, rongée par le stress « Et si c’était trop dur ? Et si je n’y arrivai pas ? »


Mes amis et mon chéri laissés loin derrière moi, je débute mon périple à tâtons.


S’ouvrir


Après quelques jours dans la capitale je pars dans les steppes, je rencontre les familles nomades, je regarde des heures durant la course des énormes nuages si spécifiques au paysage mongol. Je redécouvre un espace temps où il est possible de vivre sur le rythme du soleil.


Traversée du désert de Gobi, cité ancienne de Kharkhorin, lac Khovsgol si transparent qu’on y voit les poissons nager à des mètres de profondeurs… Je partage un karaoké avec une famille venue camper en famille, évite les yaks sauvages qui n’hésitent pas à charger et je passe des heures dans le mini van ballotée par les routes de pistes en pleine nature.



Un mois, des rencontres et des dizaines de paysages plus tard, me voilà dans le transmongolien pour rejoindre Pékin.


28h de trajet.


Le train est stoppé à la frontière pour le changement des roues, contrôle des papiers et formalités administratives.


Me voilà enfin en Chine ! Je m’étonne de la grande gentillesse des habitants, m’émerveille devant la grande muraille et savoure les spécialités culinaires ultra-épicées des régions de l’Ouest. Je fais un saut à Hong-Kong, je franchis les magnifiques montagnes du Yunnan, riches en minorité ethniques et je m’attendris devant le spectacle des pandas de Chengdu. Bientôt je suis dans l’avion pour Kathmandou, mon ultime destination.


Deux mois que je suis sur la route.


Je rencontre une compagnonne de voyage et entreprends le trek des Annapurna. L’effort est difficile mais quelle récompense de se réveiller face à la chaîne des Himalaya dans le silence parfait des matins frais !



J’ai retrouvé la sensation d’être pleinement vivante, connectée au monde qui m’entoure, loin de la course des bureaux et du métro parisien.


Revenue à l’essentiel, comme si je ne faisais qu’un avec le monde.


S’enrichir



Je pense à mes compagnons de voyage croisés sur la route, de leurs histoires, de leur goût pour la liberté et pour l’aventure.


De leur envie d’agir j’ai tiré beaucoup de leçons.


J’ai partagé des trajets, des discussions, des fous rires, ils m’ont tous fait grandir, chacun à leur façon.


Cela fait maintenant deux mois que je suis rentrée et je continue chaque jour de m’enrichir de ces expériences vécues.


Je me souviendrai toujours de cette vieille femme népalaise qui m’a fait m’assoeir à côté d’elle pour m’apprendre les mantras bouddhistes. 50 ans nous séparaient mais seuls nos regards et nos sourires suffisaient pour faire de cet instant un moment unique et sacré.


Je me souviens de cette famille chinoise qui m’a prise sous son aile alors que je gravissais la montagne Hua (prononcer « Roua »), de mon émotion devant les soldats enterrés de l’empereur Qin, de la traie des chèvres dans le désert de Gobi, des bols d’aîrag qui passent de mains en mains dans les yourtes mongoles, des enfants qui construisent leurs balançoires avec des bambous.


Mais un voyage, c’est aussi comme la vie, il m’a fallu apprivoiser le temps, la fatigue, me laisser tomber et me relever, avancer, toujours, et apprendre à m’écouter pour tirer le meilleur de ce qui m’était offert.


S’engager



J’ai vécu de bons moments comme de plus mauvais mais je sais que je repartirai, chaque année, peut-être moins longtemps, peut-être plus longtemps mais jamais plus je ne me priverai de cette chance.


Aujourd’hui je fais le constat que nous ne devrions pas passer à côtés de nos vies. Tous les horizons nous sont ouverts pour peu qu’on prenne la bonne décision.


Peu importe les schémas qui ont été tracés pour nous, la peur de l’inconnu, la peur de l’échec. Il n’y a qu’un pas à faire vers plus de liberté et de bonheur.


Car c’est bien de cela qu’il s’agit quand on entreprend une aventure comme celle-ci, on part à la rencontre de soi-même. On revient à l’essentiel, on remplit notre cœur, on prend de la hauteur et c’est là qu’on peut alors donner le meilleur de nous, pour maintenant et pour l’avenir…


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